Trudeau et des dizaines de leaders mondiaux signent l’accord de Paris

Apposer sa signature au bas de l’entente était la partie facile. Les difficultés seront dans le défi à venir: réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada de 30% au cours des prochaines décennies.

Le Canada est encore bien loin de cette cible. Les émissions continuent de grimper et un plan national n’a toujours pas été mis en place. Le premier ministre a cependant promis à ses pairs qu’il demeurait déterminé à atteindre l’objectif.

«Aujourd’hui, avec ma signature, je vous donne ma parole que les efforts du Canada ne cesseront pas, a déclaré M. Trudeau à l’Assemblée générale de l’ONU. Les changements climatiques testeront notre intelligence, notre compassion et notre volonté. Mais nous sommes égaux dans ce défi. J’encourage les autres signataires à réaliser leurs engagements.»

L’accord entrera en vigueur quand il aura été signé par 55 pays générant 55% des émissions polluantes mondiales. On s’attend à ce qu’une majorité de pays entérinent l’accord dès vendredi, la première journée où il est possible de le faire.

Il s’agirait de la première fois qu’autant de pays signeraient un accord international dès le premier jour. Les pays qui ne signent pas vendredi auront un an pour le faire. On s’attend maintenant à ce que l’accord entre en vigueur bien avant l’échéancier de 2020, et possiblement dès cette année.

Après la signature, l’entente devra être ratifiée par chaque pays selon les procédures nationales prévues. Les Nations unies estiment qu’au moins 13 pays pourraient franchir cette étape dès vendredi en déposant leurs instruments de ratification.

«Nous sommes dans une course contre la montre, a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki-moon. L’ère de la consommation sans conséquence est terminée.»

Certains des plus grands producteurs de pétrole du monde – comme l’Arabie saoudite, l’Irak, le Nigéria et le Kazakhstan – n’ont pas encore indiqué s’ils signeraient l’accord vendredi.

Hollande premier

Le président de la France, François Hollande, a été le premier à signer.

Le nouveau pacte diffère de l’ancien accord de Kyoto de plusieurs façons, notamment parce que chaque pays polluant majeur a fixé des cibles individuelles cette fois. L’accord de Paris n’inclut pas de cibles d’émissions mondiales et n’est pas contraignant.

L’accord prévoit cependant la mise en place d’un système qui évaluera si les signataires s’acquittent de leurs obligations.

M. Trudeau a eu droit à des applaudissements nourris quand il a déclaré que les pays en développement ne devraient pas être punis pour un problème dont ils ne sont pas responsables. Il a lancé que le Canada investirait 2,56 milliards $ d’ici cinq ans pour aider ces pays à atteindre les objectifs définis par l’entente.

Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a soutenu que la signature de l’accord sur le climat par un nombre record de pays est un bon moment pour que les leaders mondiaux se réengagent à gagner la «guerre» contre les émissions de gaz carbonique qui rendent la planète de plus en plus chaude chaque année.

«L’urgence de ce défi devient de plus en plus prononcée, a-t-il dit, et c’est pourquoi notre rencontre aujourd’hui est, en fait, un moment historique.»

La Chine a indiqué vouloir «finaliser les procédures intérieures» pour ratifier l’accord de Paris avant le sommet du G20 prévu au pays en septembre. Le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde avait affirmé vouloir ratifier l’entente cette année, mais c’était la toute première fois, vendredi, que le pays précisait une échéance.

Laisser un commentaire