Les deux maires, qui prétendent représenter la région tout entière, ont obtenu un appui indéfectible de la Coalition avenir Québec. Selon Paradis, il n’y a rien pour expliquer que le Centre-du-Québec, qui possède une population comparable à celle du Saguenay-Lac-Saint-Jean ne soit pas souveraine en matière de santé.
« C’est la volonté du milieu, des maires, des chambres de commerce. Nous porterons ce message-là, a dit l’ancien animateur de TVA. Il est peut-être minuit moins une, mais elle est importante cette minute, c’est dans cette minute que tout ce décide ».
Les médecins boycottent
Au terme d’une récente rencontre du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) de la Mauricie et du Centre-du-Québec, certains professionnels de la Mauricie ont signifié au ministre de la Santé, Gaétan Barrette, que les deux régions s’entendaient à merveille et désiraient travailler dans le même CISSS. Le ministre n’a pas tardé à s’en servir dans son argumentaire.
Vexés par la tournure des événements, les médecins du Centre-du-Québec ont décidé de boycotter la dernière rencontre avec leurs confrères de la Mauricie. Ils désirent que ce geste soit considéré comme une mesure de protestation.
« Ils ont été fâchés que leur présence ait été instrumentalisée par le ministre. Ils ne souhaitent pas que ce soit vu comme un appui à l’absence d’un CISSS dans la région », explique Alexandre Cusson.
« Une bataille locale d’élus locaux »
Le ministre Barrette n’a pas tardé à répondre aux nouvelles démarches des maires Cusson et Rayes en affirmant qu’il s’agissait là « d’une bataille locale d’élus locaux » et que rien ne lui ferait changer d’idée.
Il a continué en accusant le maire de Victoriaville de faire ces démarches dans un but électoraliste. Il a effectivement avancé qu’Alain Rayes était sur le point de faire le saut en politique fédérale.
« Je n’ai qu’un mot pour qualifier ça et c’est le mépris. Le ministre devrait se garder une petite gêne. Il fait preuve d’un entêtement démesuré, il doit y avoir quelque chose derrière ça, mais on n’arrive pas à comprendre », affirme-t-il.
Interrogé à savoir si cette décision du gouvernement libéral est une réponse à l’élection de quatre députés de la CAQ au Centre-du-Québec, le maire Rayes s’est inquiété : « Si c’est ça, honnêtement, il s’agit d’une grave insulte à notre démocratie », termine-t-il.