Référendum au Royaume-Uni : le « out » donné gagnant – ICI.Radio

Le camp du Brexit menait à plus de 51 % après le dépouillement des votes dans près des deux tiers des circonscriptions. Le taux de participation est estimé à 72,2 %, selon le chiffre officiel.

Le chef du parti europhobe Ukip, Nigel Farage, revendiquait déjà la victoire du « out » peu après 4 h et appelait le premier ministre britannique David Cameron à démissionner « immédiatement ». Il a parlé d’un « jour d’indépendance » pour le Royaume-Uni.

Le « in » et le « out » restent toutefois au coude-à-coude et les résultats varient considérablement d’une région à l’autre. Deux sondages à la sortie des urnes donnaient une légère avance au camp du maintien (52 % selon YouGov et 54 % selon Ipsos-Mori).

Les résultats officiels seront connus tôt demain matin.

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Premières réactions

Sur Twitter, le premier ministre David Cameron remercie « ceux qui ont voté pour un Royaume-Uni plus fort, plus sûr et en bonne position avec l’Europe ainsi que les milliers de partisans du Stronger In ».

Le chef de gouvernement est d’ailleurs invité à demeurer en poste, peu importe l’issue du vote, par plus de 80 parlementaires britanniques, incluant des ministres, mais aussi des députés du camp eurosceptique.

Le premier ministre anglais David Cameron et sa femme sortent du bureau de vote à Londres.
Le premier ministre anglais David Cameron et sa femme sortent du bureau de vote à Londres.  
Photo : Reuters/Stefan Wermuth

Malgré l’absence de résultats, Nigel Farage, dirigeant du parti europhobe UKIP et partisan du Brexit, a déclaré sur Sky News que le camp du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne semblait avoir remporté le référendum.

Toute la journée, les électeurs ont défilé en grand nombre dans les différents bureaux de vote, même s’ils ont dû braver la pluie à Londres et dans certaines régions. 

À la sortie des urnes

« Je vote « partir » parce que l’Union européenne avait une noble ambition et j’aimais ses principes, mais malheureusement je me suis rendu compte qu’elle gouverne de manière antidémocratique », a expliqué un homme à notre correspondant Jean-François Bélanger, dans le quartier de Kensington, à Londres.

« Pourquoi partir quand vous avez une telle unité entre différents pays qui s’entraident et travaillent ensemble pour une meilleure Europe? », questionne pour sa part une jeune femme croisée dans la rue.

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« Même si je ne suis pas né ici, je crois en une Grande-Bretagne, pas en une « Petite-Bretagne »; je crois en un pays européen et cosmopolite. Je ne vois aucun argument convaincant en faveur d’un départ. Cela n’a aucun sens, selon moi. [L’Union européenne] est le seul chemin à suivre », raconte un autre.

Complètement divisé

Les sondages réalisés avant l’élection ont montré que le Royaume-Uni est trés divisé : selon les classes sociales, mais aussi sur le plan géographique.

Connue pour être proeuropéenne, l’Écosse pourrait voter en faveur du maintien. Londres pourrait aussi voter en ce sens puisque la ville tire avantage de liens privilégiés avec l’Europe. Les institutions financières de la City ont particulièrement besoin de liens directs avec le marché commun européen.

Pour les régions plus pauvres, comme le sud-est de la Grande-Bretagne, la tendance est tout autre. Les gens ont connu plusieurs difficultés économiques et ont vu arriver des travailleurs européens, notamment de l’Europe de l’Est. Cet afflux massif d’immigrants est plutôt perçu comme une menace.

Ottawa aux aguets

Le Canada surveille très attentivement ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique.

Sa position proeuropéenne est bien connue. Le ministre fédéral des Finances Bill Morneau en a parlé la semaine dernière à Londres. Le premier ministre Justin Trudeau l’a aussi rappelé auprès d’une agence de presse britannique, tout comme le haut commissaire du Canada à Londres en début de semaine.

Nous étions très clairs quand j’étais en Angleterre il y a quelques semaines. À notre avis, un Royaume-Uni fort dans une Union européenne forte est mieux pour le Canada, le Royaume-Uni et l’économie mondiale.

Bill Morneau, ministre des Finances

En 60 ans de construction européenne, le Royaume-Uni pourrait être le premier pays à quitter l’Union. Il s’agit du troisième référendum dans l’histoire récente du pays.

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