Québecor n’a qu’à se plaindre à PKP si elle se retrouve malgré elle … – Radio

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, à Québec, le 1er juinLe leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, à Québec, le 1er juin

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean Marc Fournier, s’étonne et s’inquiète d’avoir reçu une lettre du PDG de Québecor, Pierre Dion, qui reproche au ministre Pierre Arcand d’avoir fait référence à Vidéotron lors d’un débat partisan à l’Assemblée nationale.

La semaine dernière, l’opposition officielle avait critiqué avec virulence le gouvernement Couillard sur la gestion d’Hydro-Québec, et notamment sur le taux annuel de 14,4 % qu’impose la société d’État aux clients qui tardent à payer leur compte d’électricité.

Or, plutôt que de répondre à ces attaques, le ministre Arcand avait évoqué les politiques de Vidéotron, une propriété de Québecor et dont le chef de l’opposition officielle est actionnaire de contrôle.

Dans sa lettre adressée à M. Fournier le 27 mai, le PDG de Québecor, Pierre Dion, dit : « j’aimerais amicalement vous faire part de notre souhait de demeurer à l’écart de tout débat politique partisan. »

Aujourd’hui, le ministre Fournier s’étonne de recevoir de reproches du PDG de Québecor.

« Je n’ai jamais reçu de lettre de ce genre en 20 ans », a-t-il dit en conférence de presse. Selon lui, ce geste illustre les conséquences néfastes du fait que Pierre Karl Péladeau est à la fois chef du PQ et actionnaire de contrôle du conglomérat.

« Le chef de l’opposition, on le met devant ses contradictions. Québecor dit ne parlez plus de moi, je ne veux pas aller dans les débats partisans. Nous disons à Québecor, quel que soit le volet, vous êtes amenés dans les débats partisans par votre actionnaire principal. Adressez-vous à lui, pas à nous », dit-il.

Jean-Marc Fournier craint qu’une telle critique venant d’une entreprise privée menace la liberté des députés. « Je souhaite qu’il n’y ait pas de conséquence, que nous soyons libres de faire des interventions », ajoute-t-il.

PKP n’était pas au courant

Le chef péquiste, Pierre Karl PéladeauLe chef péquiste, Pierre Karl Péladeau

Questionné par des journalistes après cette sortie de Jean-Marc Fournier, Pierre Karl Péladeau en a profité pour dénoncer les attaques à répétition de la part des libéraux dont il se dit la cible.

« Je ne connais pas la teneur de la lettre et de l’intervention de Jean-Marc Fournier. Mais maintenant, qu’il sorte ça, ça ne m’étonne pas beaucoup », a dit le chef péquiste.

M. Péladeau n’a pas voulu commenter davantage la démarche du conglomérat. « Il faut demander à Québecor qu’elle est [sa] motivation [avec une lettre comme celle-là]. »

Cette intervention survient alors que se poursuivent les travaux de la commission parlementaire qui se penche sur les liens entre Pierre Karl Péladeau et son empire médiatique.

Québecor surprise de la sortie de Fournier

Par voie de communiqué, Québecor s’est dite « surprise » par la sortie de Jean-Marc Fournier. L’entreprise explique que son PDG, dans sa lettre du 27 mai, avait simplement exprimé, « sur un ton très courtois, la volonté de Québecor de demeurer à l’écart de tout débat politique partisan.

Québecor n’a pas aimé que le ministre Arcand choisisse, « de façon malheureuse, l’exemple de Vidéotron » pour illustrer la question des comptes de clients en défaut de paiement ou en souffrance dans un débat qui portait sur la gestion d’Hydro-Québec.

Pour voir les lettres échangées entre Québecor et Jean-Marc Fournier, cliquez ici.

Lettres échangées entre Québecor et Jean-Marc Fournier

Laisser un commentaire