Les Bourses soulagées par l’absence de poursuites du FBI

Une vague de soulagement traversait les places boursières mondiales, de l’Europe à Wall Street en passant par l’Asie, à la veille du scrutin présidentiel américain, après la recommandation du FBI de ne pas poursuivre Hillary Clinton, la favorite de la finance mondiale.

 «Puisque le FBI a annoncé qu’il confirmait sa décision de juillet de ne pas poursuivre Hillary Clinton pour avoir utilisé un serveur privé (lorsqu’elle était secrétaire d’Etat), sans surprise l’appétit des investisseurs pour le risque s’est renforcé», remarquent les analystes de Daiwa Capital Markets.

 Après la réouverture de l’enquête qui avait fait l’effet d’un coup de tonnerre il y a dix jours, plongeant les marchés dans l’incertitude sur l’issue du scrutin présidentiel américain, le chef du FBI, James Comey, a encore créé la surprise.

Dans un courrier au Congrès, rendu public dimanche, il a fait savoir qu’après avoir examiné des courriels découverts récemment, il maintenait ses conclusions de juillet : il n’y a pas matière à poursuivre Mme Clinton pour avoir utilisé un serveur privé quand elle était secrétaire d’Etat.

Cette nouvelle a suscité l’enthousiasme des investisseurs. Wall Street a démarré la séance en nette hausse lundi. À 10h16, l’indice Dow Jones gagnait 1,43% ou 255,9 points à 18 144,20 points pendant que le SP 500 grimpait de 1,57% ou 32,68 points à 2117,86 points.

Le Nasdaq n’était pas en reste, avec un gain de 1,76% ou 88,82 points à 5135,19 points.

À Toronto, la progression était de moindre ampleur, avec l’indice SP/TSX montant de 0,68% ou 98,54 points à 14 607,79 points.

En Europe, Paris avançait de 1,60%, Londres 1,46% et Francfort 1,67% vers 8h30, heure de Montréal.

En Asie, Tokyo a nettement rebondi lundi, l’indice Nikkei engrangeant 1,61% ou 271,85 points à 17 177,21 points, tandis que la Bourse de Shanghai a fermé en hausse de 0,26%, celle de Hong Kong progressant de 0,70%.

Les marchés verraient d’un meilleur oeil une victoire de la candidate démocrate, aux positions bien connues et perçues comme un gage de continuité. À l’inverse, une potentielle présidence Trump est génératrice d’incertitudes, à la fois à cause du penchant du républicain pour la controverse, mais aussi de son manque d’expérience politique.

«La décision du FBI de ne pas modifier ses conclusions après l’examen des nouveaux emails découverts soulage les marchés à la veille du scrutin», observent les stratégistes du courtier Aurel BGC.

La détente était aussi perceptible sur le marché des changes. Le billet vert retrouvait du poil de la bête vis-à-vis de l’euro qui fléchissait à 1,1059 dollar contre 1,1137 dollar vendredi vers 21H00 GMT, tandis que le yen, valeur refuge, se repliait : le dollar montait à 104,44 yens à 14H35 GMT, contre 103,04 yens vendredi vers 21H00 GMT.

Mais c’est surtout le peso mexicain qui profitait de la nouvelle, voulant croire en une défaite du candidat républicain : il s’échangeait à 18,625 pesos pour un dollar, contre 19,0266 vendredi, soit une hausse de 2,5%.

Donald Trump fait figure de repoussoir pour la devise mexicaine, du fait des menaces du milliardaire d’expulser des Etats-Unis des millions de migrants illégaux, de renégocier les accords de libre-échange et de faire payer le voisin du sud pour la construction d’un mur sur leur frontière commune s’il accède à la Maison Blanche.

Si l’enthousiasme régnait lundi sur les places financières il restait cependant tempéré par une certaine prudence, alors que le suspense demeure entier sur qui de Mme Clinton ou de M. Trump l’emportera.

Les sondages sont serrés, même s’ils donnent un léger avantage à la candidate démocrate.

Selon les experts de Mirabaud Securities Genève, «si les derniers sondages donnent toujours la démocrate Hillary Clinton en avance, certains États clés pourraient cependant apporter des surprises demain. Les investisseurs en ont bien conscience».

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