La capitale fédérale canadienne, Ottawa, serait-elle un nouveau terrain au recrutement pour le compte de l’Etat islamique (EI) ? La gendarmerie royale (GRC) a ainsi annoncé, mardi 3 février, l’arrestation d’un homme accusé d’animer dans la ville une cellule d’enrôlement pour le djihad en Syrie et en Irak. Awso Peshdary, âgé de 25 ans, est également soupçonné d’avoir facilité l’activité du groupe terroriste, notamment en le finançant.
Il avait déjà été arrêté une première fois, en 2010, dans le cadre d’investigations sur une organisation extrémiste ayant des ramifications en Afghanistan et au Pakistan. Celle-ci projetait alors des attentats sur le sol canadien. Rapidement relâché faute de preuves, Awso Peshdary a depuis multiplié les appels à la « guerre sainte » sur les réseaux sociaux.
UN CANADIEN DANS UNE VIDÉO DE L’EI
Son interpellation est liée à celles, début janvier, des jumeaux Larmond, Ashton Carleton et Carlos, 24 ans. Le premier avait été arrêté à Ottawa, le second à l’aéroport de Montréal, où il était en partance pour l’étranger afin de « participer à des activités terroristes », selon la police. Trois jours plus tard, un autre homme, aussi originaire de la capitale fédérale, « radicalisé », avait été placé sous les verrous pour les mêmes motifs.
Par ailleurs, deux autres hommes sont dans le viseur de la GRC, Khadar Khalib, 23 ans, et John Maguire, 24 ans, ils viennent eux aussi des environs de la ville. Ils auraient profité du réseau d’Awo Peshdary pour quitter le pays et rejoindre les rangs de l’EI. Des mandats d’arrêt internationaux ont été émis à leur encontre.
John Maguire est apparu au début de décembre dans une vidéo tournée vraisemblablement en Syrie. Il y menaçait d’attaquer le Canada. Se faisant appeler « Abou Anwar Al-Canadi », il aurait péri plus tard au cours du mois près de la ville de Kobané, selon plusieurs médias. Une information non corroborée par les autorités, qui précisent n’avoir aucune preuve de sa mort.
CRAINTE DES ATTAQUES DE « LOUPS SOLITAIRES »
Les forces de sécurité avaient annoncé, en octobre, enquêter sur environ 90 personnes susceptibles de présenter un danger au Canada ou à l’étranger. La GRC a promis, mardi soir, de procéder à davantage d’arrestations, alors que le gouvernement a fait part à plusieurs reprises de son inquiétude devant le risque d’attaques menées par des « loups solitaires » convertis à l’islam.
Lire (en édition abonnés) : Menacé, le Canada durcit sa législation antiterroriste
Le pays a été pour la première fois la cible de violences à caractère djihadiste en octobre. Un Québécois radicalisé avait tué un militaire avec son véhicule au sud de Montréal. Deux jours plus tard, un jeune homme, en rupture avec la société, avait assassiné un soldat aux abords du Parlement, avant d’être abattu au cœur de l’enceinte fédérale. L’armée canadienne participe aux combats opposant la coalition internationale à l’Etat islamique en Irak.
Lire aussi (en édition abonnés) : Le Canada, sous le choc, cherche à tirer les leçons des attaques terroristes