Le Parti québécois a proposé notamment d’assujettir les municipalités à l’application de la loi qui prévoit que les services publics soient donnés et reçus à visage découvert, tout en encadrant les demandes d’accommodement religieux.
Dans une lettre qu’il a fait parvenir à la députée péquiste Agnès Maltais et à la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, le maire refuse « que l’on refile la patate chaude aux municipalités en leur demandant de faire respecter des règles qui s’avèrent inapplicables, puisque la Loi exige des services à visage découvert alors qu’il permet quelques lignes plus loin des accommodements pour contourner cette même interdiction ».
C’est Agnès Maltais, porte-parole en matière de laïcité, qui lui a demandé son point de vue sur les amendements proposés par son parti.
« On est contre l’application de la loi 62 dans les villes, en tout cas dans la nôtre », a déclaré le maire aux journalistes qui l’ont questionné sur le sujet.
Régis Labeaume rejette toute forme d’exception : « aucun geste officiel et légal ne devrait être posé le visage couvert. » Le port du voile intégral est selon lui une manifestation de « radicalisme ».
Nulle part dans le Coran n’exige-t-on que les femmes se voilent le visage. Cette coutume est un projet politique et je m’opposerai toujours vivement à toute forme d’extrémisme qui exige que la femme se voile pour des raisons religieuses.
Le maire a expliqué qu’il avait réuni tous les élus d’Équipe Labeaume, afin de sonder leur opinion, avant d’écrire la lettre. « Nous pensions tous la même chose », soutient-il.
La ministre de la Justice Stéphanie Vallée a dit ne pas être « tout à faire en accord avec l’interprétation donnée par M. Labeaume » du projet de loi. Selon elle, l’accommodement est un « concept pour assurer l’égalité de tous dans la société ».
Elle s’en remet à l’étude détaillée du projet de loi, article par article. « On aura les échanges en commission parlementaire ».