Les médias avaient pourtant été invités à assister, lundi, au départ des 125 militaires de la base de Petawawa, en Ontario, mais on leur a indiqué qu’ils ne pouvaient prendre des images des soldats partis s’entraîner pendant trois mois en Pologne et en Lettonie. Il leur a aussi été interdit de le faire plus tard lundi, à Trenton, en Ontario, où un autre groupe de militaires a quitté la base pour l’Europe.
Un porte-parole de la base, le lieutenant Jean-François Carpentier, a indiqué que les Forces armées voulaient ainsi protéger les soldats, mais il n’a pu expliquer pourquoi cette restriction s’appliquait à des militaires qui ne participent pas à des missions de combat à proprement parler.
Le lieutenant Carpentier a renvoyé ces questions au Commandement des opérations interarmées du Canada, à Ottawa, qui n’a pas voulu commenter, lundi.
Un porte-parole du ministère de la Défense a expliqué par courriel que les exigences de sécurité pour l’armée «avaient évolué».
«Par mesure de précaution, nous avons décidé qu’il serait plus prudent de ne pas dévoiler l’identité des membres des Forces armées canadiennes qui ont été déployés ou qui le seront prochainement en évitant qu’il soient pris en photo ou que leur nom soit dévoilé dans les médias et dans le public en général», a souligné Dan Le Bouthillier.
Le ministère de la Défense nationale n’a pas pu expliquer lundi si cette mesure s’applique à toutes les missions de militaires canadiens à l’étranger, ou s’il s’agit de menaces précises dans le cas de l’exercice de l’Alliance atlantique en Europe.
«Les Forces armées feront toujours preuve de la plus grande prudence en ce qui concerne la sécurité du personnel et de leur famille», a conclu M. Le Bouthillier.
L’armée canadienne avait imposé une semblable restriction en octobre lorsque des militaires étaient partis au Moyen-Orient pour participer à la coalition menée par les États-Unis pour lutter contre le groupe armé État islamique. Cette mesure avait été renforcée quelques jours plus tard à la suite de l’assassinat de deux militaires dans des attentats à Saint-Jean-sur-Richelieu et Ottawa.
L’accès des médias aux soldats et aux institutions militaires en général diminue considérablement depuis quelques mois.
Les journalistes ne peuvent pas se rendre à la base aérienne du Canada au Koweït, d’où les avions canadiens partent pour mener les frappes aériennes en Irak. Les Canadiens détiennent donc leurs informations exclusivement des conférences de presse ponctuelles au quartier général de la Défense nationale et des communiqués de presse du gouvernement Harper.
De plus, toutes les images de l’intervention en Irak sont fournies par l’armée canadienne.