MONTRÉAL – La candidate à la direction du Parti conservateur, Kellie Leitch, a l’intention de promouvoir la question de l’identité canadienne pendant la course, et ce, malgré la controverse suscitée par son idée d’identifier les immigrants qui ont des valeurs anticanadiennes.
Plus tôt cette semaine, la députée ontarienne de Simcoe-Grey a envoyé à des militants conservateurs un sondage dans lequel elle demande «si le gouvernement devrait s’assurer que les valeurs des immigrants potentiels sont en accord avec les valeurs canadiennes».
La délicate question a suscité un tollé dans la classe politique. Pour Arif Virani, secrétaire parlementaire du ministre de l’Immigration, «les politiques de peur et de division n’ont aucune place au Canada».
Même dans le clan conservateur, certains ont déploré la missive. Le député conservateur albertain Deepak Obhrai s’est dit attristé que les sujets d’élection portent maintenant sur les dangers de l’immigration et non sur ses mérites.
«Le Canada a été bâti par des immigrants de partout dans le monde, a-t-il dit sur Twitter. Il a prospéré et est devenu l’envie du monde entier.»
Michael Chong, qui souhaite aussi remplacer Stephen Harper à la tête du parti, a souligné que «suggérer que certains immigrants sont anticanadiens ne représente pas notre vision du Parti conservateur ni du Canada».
Selon lui, le Parti conservateur se doit de se concentrer sur les «questions économiques qui préoccupent les Canadiens, et non pas sur des questions qui monteront les Canadiens les uns contre les autres».
Unir l’identité canadienne
Réagissant à la controverse, Kellie Leitch a indiqué qu’il fallait avoir des discussions qui permettent ensuite d’en arriver à «unir notre identité canadienne».
Selon Mme Leitch, même si ces débats politiques sont difficiles et compliqués, il fallait les aborder.
«Je pense que, avant de leur permettre d’entrer au Canada, nous devrions nous assurer que les immigrants potentiels ne présentent pas de valeurs anticanadiennes», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
«Les valeurs anticanadiennes comprennent l’intolérance envers les autres religions, cultures et orientations sexuelles, les comportements violents ou sexistes, et un manque de respect pour notre tradition canadienne des libertés personnelles et économiques», a-t-elle ajouté.
Kellie Leitch promet d’ailleurs de revenir sur le sujet au cours des prochains mois. En entrevue avec le journal Saskatoon Star Phoenix, elle est aussi revenue sur la promesse de son parti, lors des dernières élections, de freiner les «pratiques culturelles barbares à l’étranger et au Canada».