QUÉBEC – Estimant qu’il y a lieu de rassurer les parents, le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, s’avoue maintenant préoccupé par les différents cas de fouilles à nu survenus dans des écoles secondaires.
«Tous les parents du Québec sont actuellement troublés par cette situation, mettez vos culottes», a lancé à l’attention du ministre Bolduc la députée et critique péquiste en matière d’Éducation, Nicole Léger.
«Je reconnais qu’il faut protéger nos jeunes, et je reconnais également qu’il faut protéger nos jeunes [même lorsqu’on les] suspecte de certains événements», a rétorqué le ministre de l’Éducation, mercredi, pendant la période des questions à l’Assemblée nationale.
«La situation que mentionne la députée nous préoccupe beaucoup, on la regarde de façon très sérieuse», a assuré M. Bolduc.
Dans le cas survenu à la Polyvalente de Neuchâtel, le ministre a souligné qu’un expert indépendant, externe à la commission scolaire, a été mandaté pour faire rapport.
«Nous voulons avoir les faits […] on ne peut pas prendre de décision sans aller chercher les faits tels qu’ils se sont passés», a expliqué M. Bolduc.
Vers un resserrement des règles
Les règles encadrant les fouilles à nu en milieu scolaire pourraient vraisemblablement être resserrées, a-t-on laissé entendre au cabinet d’Yves Bolduc mercredi matin.
Le ministre de l’Éducation, comme la quasi-majorité de ses collègues du Conseil des ministres, a toutefois refusé de répondre aux questions des journalistes, en marge du caucus libéral, mercredi.
Dans l’entourage du ministre de l’Éducation, on a cependant réitéré que des vérifications sont en cours et que le gouvernement pourrait intervenir pour préciser le cadre d’intervention en milieu scolaire.
Le ministre Yves Bolduc est la cible de virulentes critiques depuis qu’il a affirmé que les fouilles à nu étaient permises à l’école, mais «à une seule condition», «que ça soit très respectueux».
À la source des propos du ministre
Les stratèges libéraux ont voulu nuancer les propos controversés de M. Bolduc en précisant qu’il n’avait fait que citer les conditions inscrites dans le «Cadre de référence sur la présence policière dans les établissements d’enseignement ».
Ce cadre de référence, qui peut être consulté sur le site Internet du ministère de la Sécurité publique, stipule que la «fouille doit s’effectuer de manière respectueuse et être la moins envahissante possible».
Le libellé s’inspire entre autres d’un jugement de la Cour suprême qui se lit comme suit à l’article 54 : «La fouille elle-même doit être effectuée de manière raisonnable. Elle devrait s’effectuer de manière délicate et être la moins envahissante possible.»
Il n’est toutefois nullement mention d’une «manière respectueuse» dans cette décision de la Cour suprême.