Eaux usées: Québec ouvert à financer de nouvelles infrastructures à Montréal

«Il faut rapidement après se réunir et tirer les leçons de cet événement-là, a déclaré le premier ministre Philippe Couillard mardi matin. Parmi les leçons à tirer, il y a notamment la question des infrastructures de traitement d’eau, les plans B et C pour qu’on n’ait pas j’espère à revivre ce genre de problème.»

«Mais c’est prématuré pour l’instant de dire quelle serait la meilleure solution à long terme», a-t-il ajouté.

M. Couillard et ses ministres ont tour à tour souligné que le déversement de 8 milliards de litres d’eaux usées n’est «pas souhaitable». Ils martèlent s’être basés sur des recherches scientifiques pour autoriser l’administration Coderre à procéder avec l’opération controversée.

«Les impacts seront minimes, seront restreints, a dit le ministre de l’Environnement, David Heurtel. Et en même temps, ça va être une solution qui va permettre de s’assurer qu’un déversement de loin pire ne se produise pas.»

Son collègue aux Affaires municipales, Pierre Moreau, a évoqué la construction d’une «conduite de dérivation temporaire» qui permettra d’éviter un déversement à grande échelle la prochaine fois qu’il faudra purger une canalisation.

Québec est «absolument» prêt à épauler la métropole si la construction d’une telle infrastructure est nécessaire.

«Ce n’est pas que Montréal, a résumé M. Moreau. Quand il y a un déversement dans l’environnement, c’est l’ensemble des municipalités et c’est l’ensemble des contribuables du Québec qui (…) écopent. Alors oui, le Ministère est prêt à accompagner Montréal.»

À l’Assemblée nationale, l’opposition a vertement critiqué le gouvernement libéral, qui a donné son feu vert à la Ville de Montréal. Le député du Parti québécois, Mathieu Traversy, somme Québec de dire qui paiera pour le nettoyage des berges lorsque des résidus se retrouveront en aval.

«Qui va devoir payer pour ce déversement? a demandé M. Traversy. Est-ce que c’est le fédéral qui a autorisé le déversement cette semaine? Est-ce que c’est le gouvernement du Québec qui a fermé les yeux sur l’autorisation de la ville de Montréal? Est-ce que c’est la ville de Montréal qui est responsable du déversement? Qui va payer: les municipalités ou les riverains? On veut savoir.»

La députée de Québec solidaire, Manon Massé, a elle aussi critiqué le gouvernement.

«Le rôle du ministère de l’Environnement du Québec devrait être d’intervenir en amont, pas de regarder ce qui se passe une fois le désastre commencé, a-t-elle dénoncé.  M. Heurtel n’a pas cru bon intervenir avant que ce soit rendu public et c’est très inquiétant.»

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