Un regroupement de 38 imams et dirigeants musulmans canadiens ont décrété mercredi une fatwa contre les actions que mène le groupe armé État islamique à travers le monde.

Un texte de Geneviève Normand

La fatwa est décrétée afin d’aider les musulmans à mieux comprendre les lois et l’éthique de l’islam, ont expliqué les imams. Elle vise à sensibiliser surtout les jeunes à la radicalisation et au recrutement fait par le groupe terroriste.

La fatwa est une initiative de l’imam de Calgary Syed Soharwardy, aussi fondateur du Conseil islamique suprême du Canada.

Selon lui, l’organisation terroriste, de par les atrocités qu’elle a faites au cours des derniers mois, ne respecte pas la loi musulmane. Par conséquent, il estime qu’il ne faut pas considérer les membres de ce groupe comme étant des musulmans. « Ils ont violé les directives du Coran, alors ils ne font pas partie de la communauté musulmane », a-t-il affirmé.

La fatwa, ce document de cinq pages, dresse quelques-unes des actions commises par l’EI au cours des derniers mois. « Ces actions sont anti-islamiques et absolument interdites », déplorent les signataires, qui invitent les musulmans à « ne pas faire confiance à ces étrangers ».

Par exemple, on y rejette catégoriquement d’avoir détruit des mosquées, brûlé à vif des êtres humains, ou encore mutilé des personnes, mortes ou vivantes.

La fatwa contre le groupe armé État islamique compte 38 signataires, dont un est Américain. Tous les autres signataires sont des imams ou des dirigeants musulmans canadiens d’endroits comme Winnipeg, Vancouver, Toronto, Montréal et Calgary.

Selon Syed Soharwardy, certains dirigeants musulmans ont refusé de signer le décret religieux par crainte de représailles de la part de l’organisation terroriste. L’imam de Calgary ne s’est quant à lui pas montré inquiet d’être la cible des membres du groupe armé État islamique ou de ses partisans.

Les signataires de la fatwa mettent en garde les musulmans canadiens et les invitent à la prudence devant les efforts de recrutement de la part de l’organisation. « Il ne faut pas vous laisser influencer par leur discours sur Internet ou sur les médias sociaux, peut-on lire dans la fatwa. Ces imposteurs ont la prétention d’être des musulmans. En fait, c’est un piège pour les jeunes musulmans ».