Le parquet de Nanterre a requis mardi un non-lieu dans l’enquête sur la mort de Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004 à l’hôpital Percy de Clamart, près de Paris.

Cette enquête a été ouverte après la plainte contre X déposée par Souha Arafat, la veuve du président palestinien. Celle-ci soupçonne un empoisonnement à la suite de la découverte de polonium 210, substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de son mari.

Expertises

Trois juges de Nanterre étaient saisis de cette enquête, dans laquelle aucune personne n’a été mise en examen jusqu’à présent. La tombe d’Arafat a notamment été ouverte en novembre 2012 et une soixantaine d’échantillons prélevés sur sa dépouille. Des échantillions ensuite répartis pour analyse entre trois équipes d’experts suisses, français et russes.

Les experts mandatés par les juges français ont à deux reprises écarté la thèse de l’empoisonnement, la dernière fois en mars, estimant que la présence d’un gaz radioactif naturel, le radon, dans l’environnement extérieur, expliquerait les fortes quantités de polonium enregistrées. Les experts suisses, sollicités par la veuve, avaient au contraire jugé la thèse de l’empoisonnement « plus cohérente » avec leurs résultats.

Décision à venir

A l’annonce de la clôture de l’enquête, en mai, les avocats de Souha Arafat, Me Francis Szpiner et Renaud Semerdjian, ont reproché aux juges d’avoir  fermé le dossier trop vite et d’avoir agi dans la « précipitation et l’urgence ».

« N’en déplaise aux juges et au procureur, personne n’est à ce jour en mesure de dire de quoi est mort Yasser Arafat et d’expliquer les circonstances de son décès. Ce seul élément justifie que l’enquête se poursuive », ont-ils plaidé, s’étonnant « de cette célérité à vouloir clore à marche forcée un dossier d’une telle importance ».
 

Le tribunal de Nanterre rendra sa décision dans les semaines à venir.

VIDEO ARCHIVES. Fin 2013, Souha Arafat disait faire confiance à la justice française pour faire la lumière sur la mort de son mari