Crash d’un avion de ligne russe dans le Sinaï

Un avion de ligne s’est écrasé ce matin dans la péninsule du Sinaï en Egypte. Aucun des 217 passagers, majoritairement russes, ni des 7 membres de l’équipage, n’aurait survécu au crash. 

Les premières informations pointent dans la direction d’un problème technique, écartant les spéculations sur la possibilité d’une attaque des groupes terroristes présents dans le Nord-Est de la péninsule désertique. Et ce alors que la «Province du Sinaï», regroupement de divers groupes djihadistes égyptiens qui a déclaré son allégeance à l’Etat islamique, aurait annoncé sa responsabilité dans le sinistre, d’après des médias liés au groupe. Mais les premières informations disponibles, concernant le lieu du crash et l’altitude à laquelle se trouvait l’appareil avant de piquer du nez, contredisent cette revendication.

Les affrontements entre les groupes armés du Sinaï et l’armée ou la police se produisent généralement dans la zone Nord-Est de la péninsule, proche d’Israël et de la bande de Gaza. La ville d’Arish, chef-lieu de la région, est également fréquemment le théâtre d’explosions terroristes et parfois d’attaques ciblées. Mais l’avion s’est abîmé dans la région du centre du Sinaï, à proximité de la ville d’Al Hasana, à une centaine de kilomètres au sud d’Al Arish. 

Qui plus est, le Ministère de l’Aviation civile égyptienne affirme que l’appareil était à une altitude de 31 000 pieds avant de piquer du nez, alors que les missiles anti-aériens en possession des groupes armés du Sinaï plafonnent à 15 000 pieds, d’après les experts.

Il est encore trop tôt pour déterminer les causes du crash, a indiqué Hossam Kamal, le ministre de l’Aviation civile égyptien. Une commission d’enquête a été immédiatement formée et dépêchée sur place. Le directeur de la commission d’enquête, Ayman Al-Mokadem, a déclaré qu’il s’agissait apparemment d’une défaillance technique. L’avion a disparu des radars environ une demi-heure après son décollage peu avant 6 heures du matin heure locale, selon les autorités. Les médias indiquent que le pilote aurait demandé un changement de route avant de perdre le contact.

Bien que la compagnie, Metrojet, ne soit pas liée à l’Egypte, et que la piste de l’incident technique soir privilégée, il s’agit d’un nouveau coup dur pour le tourisme égyptien. L’instabilité politique et les explosions terroristes de ces dernières années ont drastiquement réduit le nombre de touristes et les rentrées de ce qui constituait l’un des secteurs essentiels de l’économie égyptienne. Récemment, les touristes en provenance des pays d’Europe de l’Est et de la Russie constituaient une part considérable des visiteurs des stations balnéaires de la Mer rouge.

L’avion transportait 214 touristes russes et trois ukrainiens, et 17 enfants parmi eux, d’après les autorités égyptiennes. La réaction empressée des autorités égyptiennes montre l’importance de cet accident meurtrier : les services de la présidence égyptienne bombardent les médias de communiqués les tenant au courant des mesures prises et de la profonde tristesse des autorités. Dans la matinée, le Premier ministre égyptien, Chérif Ismaïl, s’est envolé avec une dizaine de de ministres vers le site du crash. 


Sophie Anmuth Correspondance au Caire

Laisser un commentaire