Clinton et Trump espèrent une victoire à la troisième journée des primaires

Les électeurs républicains votaient de l’autre côté du pays, en Caroline du Sud, où l’homme d’affaires Donald Trump espérait sinon un triomphe, au moins une victoire.

C’est la troisième journée des primaires pour la Maison-Blanche, en vue des investitures des partis républicain et démocrate pour la présidentielle de novembre, après l’Iowa et le New Hampshire au début du mois. Démocrates et républicains votaient en décalé dans ces deux États.

Dans le Nevada, le parti démocrate organisait en milieu de journée des «caucus», des réunions d’électeurs où les partisans de chaque candidat se regroupent physiquement, au lieu de voter avec un bulletin. Le processus, souvent chaotique, a créé de longues files d’attente pour les électeurs, notamment dans les six hôtels-casinos où les employés pouvaient participer sur leur temps de travail.

Avec 39 % des bureaux dépouillés, Hillary Clinton obtenait 51,4 % des délégués contre 48,5 % pour Bernie Sanders.

Au Caesars Palace à Las Vegas, la démocrate a même remporté 70 % des voix des employés, en majorité hispaniques.

Hillary Clinton a besoin de gagner, même de justesse, le Nevada pour redonner le moral à son camp, après sa déroute dans le New Hampshire contre Bernie Sanders, dont le message anti-élites et anti-Wall Street a soulevé la jeunesse démocrate.

Les premiers sondages réalisés à l’entrée des caucus montraient que le sénateur recueillait une majorité des voix hispaniques, une extraordinaire performance face à celle qui fut longtemps la favorite des minorités.

«Dans 10, 20 ou 30 ans, les gens se souviendront de ce qui s’est passé dans le Nevada et diront que c’est ici qu’a commencé la révolution politique», avait lancé Bernie Sanders dans son dernier rassemblement vendredi soir.

Pour Hillary Clinton, c’est bien une question de dynamique et non d’arithmétique, car l’ex-secrétaire d’État mène largement la course des délégués requis pour l’investiture (481 contre 55, selon le New York Times, sur 2382 nécessaires pour gagner), grâce aux «superdélégués», ces responsables du parti qui ne sont tenus par aucune primaire et auront le droit de vote à la convention de Philadelphie en juillet.

Pour remporter le Nevada, elle avait concentré ses derniers discours sur les discriminations économiques, sociales et racistes dont souffrent les communautés noire et hispanique.

L’hégémonie Trump

Les électeurs républicains de Caroline du Sud votaient, eux, toute la journée lors d’une primaire classique. Les bureaux de vote doivent fermer à 19 h.

De 17 candidats républicains au départ, ils n’étaient plus que six samedi. De nombreux républicains opposés à Donald Trump espèrent que les électeurs de Caroline du Sud procéderont à un nouvel écrémage pour faire émerger un homme capable d’unifier le camp anti-Trump.

Le milliardaire continuait à la veille de la primaire à dominer les sondages, à l’issue d’une semaine haute en couleur, où les invectives ont fusé, l’homme d’affaires s’en prenant même au pape et à Apple.

Une victoire nette consoliderait son statut de favori de l’investiture.

«Nous sommes prêts à prendre un risque avec Trump», expliquait Lynn Derrick, dirigeant régional d’Oracle Corporation. «Il a réussi tout ce qu’il a touché».

La guerre a fait rage toute la semaine entre Donald Trump et le sénateur du Texas Ted Cruz, un ultra-conservateur chéri de la droite chrétienne. Vainqueur de l’Iowa, ce dernier compte sur une mobilisation des évangéliques, qui représentaient deux tiers des votants en Caroline du Sud il y a quatre ans.

Ted Cruz s’est aussi fâché avec son collègue du Sénat Marco Rubio, qui fait jeu égal avec lui dans certains sondages. Le sénateur de Floride a accusé Ted Cruz de «désinformation» pour des tracts le comparant à Barack Obama, notamment sur l’immigration.

Derrière eux, l’ex-gouverneur de Floride Jeb Bush, le gouverneur de l’Ohio John Kasich et le médecin à la retraite Ben Carson espèrent une surprise ou du moins un résultat honorable pour justifier leur maintien dans la course.

Laisser un commentaire