Carlos Leitao déçu du budget fédéral

Le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao.
Photo Simon Clark / Agence QMI

QUÉBEC – Le ministre des Finances du Québec Carlos Leitao est déçu du budget déposé mardi par le gouvernement fédéral.

Les transferts provenant du fédéral pour financer les soins de santé demeureront une pomme de discorde entre Ottawa et Québec. Le gouvernement Harper refuse de calculer le montant de ces transferts en tenant compte du vieillissement accéléré de la population du Québec, a signalé le ministre des Finances.

Soigner une personne âgée de plus de 65 ans coûte cinq fois plus cher que soigner une personne âgée entre 15 et 65 ans, révèlent les documents budgétaires du ministère des Finances. «Il est décevant que notre demande n’ait pas été entendue», a déclaré M. Leitao.

Les transferts en santé continueront à augmenter de 6 % par année jusqu’en 2017-2018. Par la suite, de nouvelles règles de calcul feront croître les transferts de 3 %. Le Québec pourrait perdre 9 milliards $ d’ici 2025, a signalé l’ex-ministre des Finances Nicolas Marceau. «Les prochaines années vont être très difficiles», prévoit-il.

«Nous poursuivrons nos représentations avec les autres provinces que cette formule de calcul soit adaptée», a dit Carlos Leitao.

Les engagements du gouvernement fédéral au chapitre des investissements dans les infrastructures déçoivent aussi Québec. «Le gouvernement du Québec investira 88,4 milliards $ au cours des 10 prochaines années; Ottawa investira 47,5 milliards $ pour tout le pays, c’est nettement insuffisant», estime Carlos Leitao.

Le ministre des Finances reconnaît que certaines mesures contenues dans le budget fédéral sont de nature à stimuler la croissance économique, dont la réduction du fardeau fiscal des PME.

Pour sa part, Nicolas Marceau voit un net contraste entre le budget du gouvernement du Québec, adopté mardi, et celui du gouvernement fédéral. «On vient de voter un budget d’austérité ici à Québec qui asphyxie la croissance économique, a-t-il dit. Pendant ce temps-là, à Ottawa, c’est le budget des bonbons électoraux.»

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