Avant le 2e débat, la conférence surprise de Trump pour accuser les Clinton

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE 2016 – Quatre femmes, quatre accusatrices. De vieux fantômes d’adultères. Les propos dégradants de Donald Trump sur les femmes. Il a flotté sur le débat présidentiel américain un parfum de comédie humaine, totalement inhabituel et bien éloigné des défis posés à la première puissance mondiale.

La caméra tremblait un peu lorsque Paula Jones, Kathleen Willey, Kathy Shelton, Juanita Broaddrick pénètrent dans une salle d’un hôtel de Saint Louis (Missouri), 1h30 avant le début du débat, entourant Donald Trump. La conférence de presse, avec quelques journalistes et beaucoup de partisans, a été convoquée à la hâte dans une manœuvre politique totalement inédite. Elle est retransmise en direct sur Facebook par la campagne du candidat républicain (voir la vidéo présente un peu plus bas dans l’article).

C’est Juanita Broaddrick qui se charge de lâcher la bombe. « M. Trump a peut-être dit des grossièretés, mais Bill Clinton m’a violée et Hillary Clinton m’a menacée ».

Deux autres de ces femmes accusent Bill Clinton d’agression sexuelle. La quatrième, Kathy Shelton, en veut à Hillary Clinton d’avoir fait libérer son violeur présumé lorsqu’elle était avocate.

L’une de ces affaires visant l’ex-président américain a été classée contre une grosse somme d’argent. Dans aucune d’entre elles, il n’a été condamné.

Puis, les traits tirés et le visage marqué par les années, les accusatrices sont allées s’installer dans la salle pour assister au débat présidentiel, invitées personnelles de Donald Trump. Plusieurs décennies après les faits allégués, leur haine envers les Clinton n’a manifestement pas faibli.

Hillary Clinton, qui a tant dû dans sa vie s’exprimer et s’expliquer sur les frasques de son mari, ne l’ignore pas lorsqu’elle pénètre sur le plateau pour son duel avec le milliardaire. Elle sait aussi que son adversaire n’hésitera pas à les utiliser directement dans leur joute. « Bill Clinton a abusé de femmes », dira sans surprise le candidat républicain quelques instants plus tard.

« Je ne suis pas fier »

Vieux routier de la politique, Bill Clinton ne laisse rien paraître lorsqu’il fait son apparition parmi le public. Devant les caméras de télévision et les objectifs des photographes, il serre avec sourire et courtoisie la main d’Ivanka, la fille de Donald Trump, et celle de Melania, l’épouse du candidat.

Tailleur pantalon rose fuschia, cette dernière s’attend aussi à passer une mauvaise soirée. Son mari, 70 ans, va devoir s’expliquer et encore s’excuser sur la vidéo qui fait parler le monde entier depuis vendredi soir. « Je ne suis pas fier », dira entre autres Donald Trump à propos de ces paroles de « vestiaires » qui ont plongé sa campagne dans la crise.

Les mots prononcés dans cette vidéo sont particulièrement violents et crus à l’égard des femmes. « Quand t’es une star, elles te laissent faire. Tu peux tout faire », dit-il dans cet enregistrement datant de 2005 au milieu de grossièretés et de propos dégradants.

Soldate disciplinée de la campagne de son mari, Melania Trump avait déjà fait bonne figure au cours du weekend, cherchant à défendre Donald Trump tout en condamnant ses propos.

« Les mots que mon mari a utilisés sont à mes yeux inacceptables et outranciers. Ils ne représentent pas l’homme que je connais (…) J’espère que les gens accepteront ses excuses, comme je l’ai fait », avait-elle affirmé.

Lire aussi :

Trump et Clinton se livrent à un face-à-face incroyablement tendu

Cette menace de Trump qui a estomaqué tout le monde

La question inattendue du public qui a sauvé le débat

Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici

Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost

Retrouvez-nous sur notre page Facebook

À voir également sur Le HuffPost:

Laisser un commentaire