Sept policiers et deux autres civils ont également péri. Trente-quatre personnes ont été blessées, dont un autre Canadien, a indiqué le gouvernement du Canada.
La touriste canadienne a été tuée alors qu’elle visitait le château fort de la ville de Karak, située à environ 120 km au sud d’Amman, lorsqu’un groupe de personnes – dont le nombre varie de 5 à 10, selon les sources – munies d’armes automatiques a fait irruption sur les lieux, après avoir tiré sur des policiers.
Le gouvernement du Canada a offert ses condoléances aux proches de la citoyenne canadienne qui aurait perdu la vie et aux autres victimes des attaques. « Le gouvernement […] est prêt à aider la Jordanie à traduire en justice les auteurs de cette attaque odieuse », a fait savoir un porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères.
Les assaillants se sont retranchés dans la citadelle, encerclée par les autorités.
Les forces de sécurité ont annoncé avoir tué quatre des « hors-la-loi terroristes », à l’issue d’une chasse à l’homme à l’intérieur du château. De grandes quantités d’explosifs, d’armes diverses et de ceintures d’explosifs ont été saisies dans une cache, ont ajouté les autorités.
Des touristes qui étaient pris au piège dans le château médiéval ont pu être libérés après l’assaut donné par les forces de l’ordre, décrit par l’Office du tourisme jordanien comme un « labyrinthe de pièces voûtées et de couloirs infinis ».
Les attaques n’ont pas été immédiatement revendiquées, mais l’hypothèse d’un acte islamiste n’est pas exclue. L’identité des assaillants qui ont été abattus est encore inconnue.
Plusieurs attaques
La séquence des événements a commencé lorsqu’une patrouille de police a reçu des signalements de l’incendie d’une maison dans la ville de Qatraneh, dans le district de Karak, a indiqué la Sécurité publique. Les agents s’étant présentés sur les lieux ont fait l’objet de tirs provenant de l’intérieur de la maison, ont affirmé les autorités. Deux policiers ont été blessés, et les assaillants ont fui à bord d’une voiture, a-t-on indiqué.
Dans une autre attaque, des coups de feu ont été tirés vers des policiers en patrouille à Karak, sans faire de blessés.
Enfin, des hommes armés ont tiré sur le commissariat de police de Karak, « blessant plusieurs policiers et passants » qui ont été conduits à l’hôpital.

Un pays relativement sécuritaire
La Jordanie est un pays qui demeure relativement épargné par les attentats, bien que plusieurs incidents aient été recensés sur son territoire lors de la dernière année.
Le pays participe aux opérations aériennes contre le groupe armé État islamique (EI) en Syrie, aux côtés des Américains. Plusieurs Jordaniens sont cependant opposés à cet engagement. Ils critiquent le fait que cette opération entraîne la mort d’autres musulmans et accroît les menaces pour les Jordaniens eux-mêmes.
En juin, un attentat-suicide revendiqué par l’EI avait coûté la vie à sept gardes-frontières jordaniens près de la frontière avec la Syrie.
Après les attaques, l’ambassade canadienne en Jordanie a appelé par l’entremise de Twitter tous les Canadiens à éviter de voyager près de Karak jusqu’à nouvel ordre.
Un dur coup pour le tourisme
Cette attaque intervient au moment où la Jordanie tente désespérément de relancer le tourisme. Ce secteur clé de l’économie contribuait en 2015 pour 14 % du PIB du royaume.
Ce pays est réputé pour ses splendides vestiges, comme les ruines de Petra – l’une des sept merveilles du monde – ou le temple romain de Jerash.
Ces sites attiraient jusqu’à tout récemment des centaines de milliers de touristes occidentaux. Or, les troubles liés aux révoltes dans le monde arabe de 2011 et les conflits dans les pays voisins – au premier chef, la Syrie – ont fait fuir jusqu’au plus aventureux.
