150 emplois sauvés à l’Université Laval

Après de longues et ardues négociations avec le gouvernement du Québec, l’Université Laval a trouvé une solution pour sauver 150 emplois menacés par des compressions budgétaires de 58 millions$.

Cette entente est le résultat de 14 mois de discussions pour dénicher une façon de combler un manque à gagner persistant de 11 millions$ sur une ponction totale de 58 millions$ demandée à l’Université Laval par le gouvernement Couillard depuis juin 2014.

La solution trouvée permet d’utiliser un montant prévu pour des dépenses en infrastructures, en réparations et en équipements pour faire face aux compressions.

Sans cette possibilité, l’Université Laval avait annoncé qu’elle allait devoir mettre à pied 150 employés temporaires.

Début juin, le refus du ministre de l’Éducation, François Blais, d’accepter une telle demande avait mené à un bras de fer public. Le vice-recteur Éric Bauce avait notamment accusé le ministre de forcer son institution «à prendre des salaires pour payer des réparations de parking».

Or voilà que deux mois plus tard, M. Bauce se dit «soulagé» au bout du fil. «Je suis très content pour les 150 personnes qui vont garder leur emploi. Ça va donner un peu d’oxygène à notre communauté. Ça va faire du bien», a dit le vice-recteur.

«Cette solution ne coûtera rien de plus aux contribuables», a-t-il tenu à préciser. «Elle est basée sur un principe d’assouplissement des règles budgétaires.»

Car les coupes demeurent et l’État ne donne pas un sou de plus. L’entente permet seulement à l’Université Laval d’étaler ses dépenses en rénovations et infrastructures sur une plus longue période, soit six ans.

Cette solution, poursuit M. Bauce, a été rendue possible parce que les bâtiments et équipements du campus sont en assez bon état pour se le permettre. Un étude de 2014 a conclu que l’indice de l’état des infrastructure de Laval se situe à 8,6%, ce qui est inférieur au 15% jugé acceptable. «On est dans une bonne catégorie. On a fait le choix il y a quelques années de mettre des fonds externes dans les infrastructures de l’Université. Ça nous a a permis de prendre un peu d’avance», a expliqué le vice-recteur.

Les autres universités québécoises dont l’état des infrastructures est jugé bon pourraient se prévaloir de la même solution, a-t-il indiqué.

Équilibre budgétaire

Un objectif fondamental de cette entente avec Québec était de maintenir l’équilibre budgétaire, souligne M. Bauce. «Si on est en déficit, on tombe en plan de redressement. Il est important qu’on protège l’autonomie de notre institution», a poursuivi le vice-recteur qui a tenu à souligner «l’ouverture d’esprit et la collaboration démontrée par les autorités gouvernementales dans ce dossier».

Les défis restent grands pour faire face au contexte budgétaire, reconnaît M. Bauce. Mais l’annonce de cette entente est une deuxième bonne nouvelle en une semaine pour l’Université Laval. La semaine dernière, l’établissement a en effet reçu la plus importante subvention de recherche de son histoire alors qu’elle a touché 98 millions$ pour son projet Sentinelle Nord dédié aux études nordiques.

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